mardi 2 août 2016

52% POUR !


En cette période d’attentat et d’insécurité, la peur aidant, beaucoup admettent que leurs droits fondamentaux soient réduits voir bafoués. Des responsables politiques majeurs confortent l’opinion dans le sens de l’amoindrissement des libertés. Aujourd’hui, plus d’un français sur deux est favorable à la torture. Bien sûr, réservé aux cas de terrorisme.

Ce sujet nous concerne tous car nous serons un jour ou l’autre confronter aux forces de l’ordre, fusse pour une banal contrôle routier.

De la torture à la peine de mort
A quoi set la torture ? A obtenir des aveux ? Or la garantie de fiabilité est contestable. Jean Moulin s’est tu. Le général Aussaresse (Tortionnaire en Algérie) avoua (sans qu’il ne soit brutalisé) que les renseignements obtenus manquaient de précision, souvent erronés, relevant aussi de l’intoxication. A l’opposé, le général Jacques Pâris de la Bollardière obtint de bien meilleurs résultats politique et militaire en respectant la population algérienne.

A Guantanamo, les prisonniers subissaient des tortures auxquelles aucun homme ne devaient résister. Pourtant, la foi en Dieu, la honte de trahir ses compagnons de combat opposa une grande résistance. La localisation de Ben Laden est une réussite d’enquête de renseignement sans violence physique sur l’adversaire.

Enfin la pratique de la torture se termine souvent par la mort du supplicié. Se pose donc la question de la peine de mort. La peine capitale est l’ultime acte de torture à l’encontre d’un être humain.

La torture et démocratie
Revenons à la question : à quoi sert la torture ? La torture est l’arme principale qu’utilise un état pour museler sa population. De l’aveux nous passons au silence. Bien plus logique. Qui oserait parler après avoir retrouvé un parent ou un ami torturé, blessé, tabassé. Frapper un manifestant à terre, c’est un acte de torture car le message est le suivant : « Voilà ce qu’il en coute si tu contestes ». J’entends la protestation : « Ce n’est pas la même chose. Que ferais-tu si une bombe va exploser dans l’heure et que tu tiens le poseur ?». Oui, le problème se résume à cela. Comment préserver la défense de la victime et le droit du prévenu ? Quand pouvons-nous renier nos valeurs, notre humanité ? Israël pratique des interrogatoires musclés sur les prisonniers palestiniens sans empêcher les attentats. Pouvons-nous mener un combat de paix et de démocratie avec les moyens de l’oppression ? Le raisonnement de la majorité sondée qui prétend la chose compatible révèle surtout un manque de conscience politique et de culture policière.

Exprimons notre fierté de vivre dans un pays qui permet de rentrer dans un commissariat de police ou une caserne de gendarmerie sans avoir peur, que l’on soit inquiété ou en demande de protection. Lors de mon voyage en Chine, j’ai été contrôlé. Mes hôtes se sont rendu au poste avec mon passeport, seuls, sans moi. Je vous laisse deviner pourquoi.

La torture est illégale
Les pouvoirs criminels pratiquent la peine de mort, la torture et l’enfermement arbitraire. Il faut résister aux discours fallacieux valorisant ces pratiques et condamner sans réserve ces propos liberticides. La démocratie est un système engagé. Admettre ce qui va à l’encontre de son essence nous rejettent sans ambigüité vers le totalitarisme.

Général Jacques Pâris de la Bollardière

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