dimanche 29 novembre 2015

Parlons de la bêtise...

Nous sommes bêtes et ils aiment ça !

Nos élites regrettent la nullité actuelle. Quelle contribution leurs interventions apportent-elles à une réflexion quelconque ? Peu de choses. Les médias raccourcissent l’analyse. Les débats d’idée se résument à un match de boxe. Les communicants qui remplacent les conseillers techniques stérilisent la pensée et le discours.

Les gens du peuple comme les élites subissent l’influence de leurs environnements. Les attitudes sont majoritairement épidermiques et stupides. Observons-nous au volant d’une voiture ! Mais la pire des subversions consiste au renforcement dans la bêtise par ceux qui en vivent.

La bêtise en culture

Nous en sommes arrivés un niveau inégalé d’indigence spirituelle en abandonnant nos fondamentaux. Nous avons perdu l’habitude de lire, d’écrire, d’écouter, de répondre. L’enseignement dispensé au plus jeunes s’appauvrit. L’histoire s‘apprend sans mobile politique, la géographie est détachée de l’histoire. L’art et les sports sont déconsidérés. La culture informatique est insignifiante, j’entends par là sans aucun sens. Nous créons des générations de personnes qui ne posséderont pas les arguments pour réfléchir, s’interroger sur le sens de leur vie. Face aux appels avilissants, la conscience des esprits incultes facilement manipulés acquiesce. Nous préférons suivre un gourou au lieu de l’interroger. Dans cette bêtise point de salut.

La bêtise systémique
La bêtise est collective comme l’intelligence. La caractéristique actuelle vient de son organisation érigée en système. L’air ambiant conforte cette affirmation. Un président de chaine de télévision affirme dégager du temps de cerveau disponible pour imposer de la publicité. Les idées qui expliquent le monde, élèvent l’individu n’ont pas le droit de citer. Le plus souvent elles sont ridiculisées par des gens très intéressés par notre bêtise. Ils appellent notre ignorance, notre petitesse de vue pour nous démontrer que nous avons raisons d’être bête. Analyser les propos de la téléréalité ou de la pensée unique est des cas d’école.

La bêtise, un signe d’intelligence

Le sommet de l’intelligence est limité alors que la bêtise atteint des profondeurs abyssales. Pourquoi ? Chercher, innover, comprendre, impliquent de commettre des erreurs. Plus l’auteur œuvre avec pertinence et responsabilité, plus ses bêtises sont complexes à réparer. Les discours fallacieux sont contredits avec beaucoup de temps contre une imbécilité toujours plus forte. Il a fallu 60 ans aux sociétés européennes pour rejeter le totalitarisme, seulement une décennie pour accepter à nouveau ses mêmes thèses. D’autre part, travailler volontairement pour la bêtise requière une grande compétence. Voilà le paradoxe, l’intelligence et l’intelligibilité caractérisent la bêtise.

La bêtise n’est pas l’opposé de l’intelligence mais sa conséquence. Cette bêtise nous empêche de nous comporter avec singularité, impose l’inaction, détourne notre construction. Partant de là, nous plaidons la non-culpabilité et l’irresponsabilité. Erreur ! Nous gardons toujours notre libre arbitre. La bêtise n’excuse pas notre insuffisance, notre satisfaction dans la médiocrité mais les conforte.

Un combat, donc…


Peut-on vaincre la bêtise ? Entamer cette lutte sans fin est une guerre perdue d’avance. Stigmatiser la bêtise des autres est moins fatiguant que de résister à la sienne. Or, le seul moyen de venir à bout de sa connerie est le doute, le questionnement, l’ouverture. Tout le long de son existence. Quitte à se tromper, à être trompé.

Chaque individu avec son intelligence et sa bêtise possède l’influence suffisante pour améliorer la condition humaine.



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