samedi 14 novembre 2015

Vendredi 13 Novembre, la guerre ou le combat?

Bonjour... ou mauvais jour,
Ma règle est de ne pas réagir à chaud, de poster des articles de réflexion sur des sujets intemporels mais d'actualité. J’enfreins mon principe car mon engagement politique est consécutif aux attentats de Charlie Hebdo et de l'hyper casher.

Aujourd'hui, mes pensées vont aux victimes de Paris.

Je suis à l’écoute de la radio, je regarde la télévision. Les images, les témoignages me bouleversent. Les interventions des commentateurs me troublent, les discours politiques me choquent. Le mot GUERRE, l’expression guerre contre le terrorisme reviennent régulièrement.

C’est ignoble! C’est de la manipulation !

Il est impossible de faire la guerre au terrorisme. De tout temps, La lutte contre le terrorisme est menée par la police et les moyens de renseignements. Quel que soit le pays attaqué et l’époque, la police enquête et arrête pour livrer à la justice les terrorises. Des opérations militaires hors des territoires nationaux prolongent les actions policières des états. Nous le constatons au Mali, en Syrie.

Pourquoi le mot « GUERRE » me révolte à ce point ? Parce que le mot exact est « COMBAT ». Si j’écris «  le combat contre le terroriste » je reste dans l’idée de démocratie, par contre l’expression de « guerre contre le terrorisme » me plonge vers un état d’exception pouvant amoindrir les libertés. Un état en guerre s’éloigne de la démocratie au risque de devenir une dictature. J’affirme qu’un pays en guerre n’est plus une démocratie.
Hors, la lutte actuelle contre le terrorisme islamique est un combat politique et un choix de société. Si nous cédons un pouce de nos libertés en entrant en guerre nous donnons raisons aux terroristes. Le combat est plus politique que religieux. La vieille lutte des démocraties contre le totalitarisme continue sous nos yeux.
Regardez les cibles du vendredi 13 :
  • Un stade de Foot, lieu de rassemblement populaire et de fraternité entre deux nations réconciliées dans la paix. Notons la présence du chef de l’état.
  • Un théâtre, lieu de culture et d’élévation de l’esprit ou des voix différentes peuvent s’exprimer.
  • La rue, des restaurants, lieu de vie commun, de rencontre.
Tous ces endroits sont des symboles de notre démocratie, de notre savoir vivre ensemble dans la paix. Le hasard n’existe pas dans ces choix.

La guerre est un conflit entre états. Mes arrières grands-pères ont fait la guerre de 14, un est mort dans ce conflit.  Ce décès a marqué mon grand-père et mon père à vie. Mon grand–père survivant de ce premier conflit mondial ne m’a jamais dit un mot des tranchées et de ses horreurs. Mon père est parti en Algérie. Son silence sur ce conflit m’en a dit long sur le sens du mot guerre. Inconsciemment mon engagement vient de ces drames familiaux.
Je ne veux pas être en guerre. Je ne veux pas revêtir un uniforme et partir crapahuter dans le désert pour tuer des innocents. Je veux lutter pour la démocratie et la guerre n’est pas le meilleur moyen de défense.
La lutte fera encore beaucoup de victimes dans nos rangs démocratiques. Mais une dictature nous protégera moins que nos institutions démocratiques.

Mon message au terroriste est : Nous vivons dans la liberté et la fraternité. Ceci n’est pas négociable. Je suis un extrémiste de la démocratie.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire