Le tag de la FNAC St Lazare

Beaucoup ont reçu cette horreur sur la page d’accueil de leur réseau social préféré. Ce n’est pas le seul envoi de ce type c’est le plus supportable.

Je ne répondrai pas sur le « sujet ». L’inquiétant est la profusion de ce type de propagande et l’absence de contradiction. Tout au contraire, ces messages sont fièrement partagés avec like et commentaires. Les appels haineux se multiplient. Les démocrates n’y répondent plus. Leur mutisme devient aussi coupable que l’activisme des autres.

Pourquoi répondre?

Il est triste de constater que les personnes colportant ces « opinions » sont nos amis. Évitons de les renier pour autant. Nous devons argumenter à chaque fois pour les convaincre de choisir la démocratie. Le renoncement aux valeurs républicaines et humanistes se réfugie parmi ceux qui en faisaient profession. Les contestataires deviennent réactionnaires ; les tolérants virent despotes ; la générosité se transforme en avarice.

A l’origine de la transgression, des groupes d’extrême droite ou d’extrême gauche. Ces groupuscules sont hyperactifs et participent à la dérive autoritaire de la société française. Piqure après piqure, l’anesthésie abaisse la vigilance. Ce qui semblait honteux hier se normalise aujourd’hui et l’inacceptable de ce jour sera le discours du lendemain. Le gouvernement socialiste collabore, la droite républicaine s’agenouille. Le résultat est atteint. Le peuple approuve les choix liberticides et rejette la vérité que son voisin soit un être humain digne de vie. La méchanceté se donne bonne conscience sous couvert de préoccupation morale. Cette sournoiserie doit être dénoncée. Ceux qui colportent ces ragots ou les mettent en œuvre se rendent complice de politiques meurtrières.

La déviance

La tentation autoritaire devient une voie possible quand la démocratie ne satisfait plus les besoins matériels et spirituels de sa nation. Les thèses totalitaires en appellent au niveau zéro de la réflexion quand la démocratie réclame de l’intelligence. Les religieux ou les politiques ne croient pas en leurs solutions radicales mais ils les mettront en œuvre pour leurs appétits personnels. Lorsque l’énoncé du problème est simple, la solution populiste, l’approbation est une erreur.
Les classes dirigeantes méritent les reproches du peuple. Comment empêcher le « tous pourris » quand le siège l’emporte sur les convictions. A l’heure de la transparence, l’élite se croit protégée des révélations sur leurs petits arrangements entre ennemi d’apparence. La liberté est en état d’urgence, l’égalité existe dans la misère, la fraternité se nouent entre les puissants.
Cette nouvelle forme de dictature combat notre démocratie républicaine.

La résistance

L'état de droit reste ce que l’homme imagine de mieux pour rivaliser avec les régimes arbitraires. En France, l’idéologie dictatoriale reprend le pouvoir, sans son exercice, en manipulant les esprits. Le message du début participe de cela. Notre démocratie menacée n’est plus un régime neutre, c’est un engagement moral et physique au nom du principe : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Quant aux autres articles il suffit de cliquer …

Pourtant, gardons espoir. Des discours différents existent et commencent à se faire entendre. Le doute s’installe dans les esprits. Ce doute qui renforce les idées de liberté et de fraternité questionne nos valeurs fondamentales, la qualité des actions menées.

Le tag de la FNAC St Lazare donc ...

J’ai surpris un couple de quinqua photographiant ce tag sur le mur de la FNAC Saint Lazare: « Les israéliens stérilisent les noirs. ». L’homme sourit à sa femme : « faut l’envoyer au cousin… » Je soupire un « Lamentable ». Le réconfort vient de la dame : « Non, c’est très con ! Vous imaginez la révolte des épouses israéliennes si c’était vrai ! ».

Oui, dans la rue, il subsiste des personnes capables de résistance et d’humour.
Oui, poursuivons l’espérance d’une vie fraternelle.