La majorité opprimée

Pour devenir meilleure, la société doit améliorer la condition de vie de sa majorité. Or 65% de la population mondiale est opprimée. Ce sont les femmes.

La maitrise du corps et du cœur
Les mariages forcés ou arrangés monétisent les jeunes filles pour certifier des contrats masculins. L’excision se pratiquent encore couramment. Le repassage des seins pour masquer le début de la puberté est une barbarie moins connue. Dans les conflits armés, elles sont considérées comme des prises de guerre et réduites à l'état de marchandise.

Les femmes battues à mort démontrent le mépris des services chargés de protéger la population. Les plaintes pour viol sont souvent reclassées en simple agression ou atteinte à la pudeur. La remise en cause de droits mérités comme la contraception et l'avortement sont les marqueurs d’attaque contre des liberté globales.

En société
Les femmes divorcées ou les veuves subissent dans de nombreux pays un bannissement, les plongeant dans une indigence irréversible. Le port du voile intégral créant une ombre soumise protège contre l'homme. Oui, un certain regard de l'homme sur la beauté féminine est malsain.

Les femmes sont incarcérées dans des conditions plus pénibles que celles des hommes. Elles sont éloignées de leur famille. L’accès au service sociaux et médicaux sont plus difficiles que pour les détenus masculins. Même l’accès aux coursives est plus limité en temps et en surface. Leur spécificité de femmes n’est pas respectée.

Il n'y a pas de prédispositions en fonction du sexe. Pourtant, quels parents offriraient un camion de pompier à une petite fille ? Mais quelle petite fille l’accepterait ? L’éducation promeut un type de comportement sexué.

En économie
Leur salaire est inférieur de 10 % à celui d'un homme. Les femmes seules avec enfant(s) subissent une précarité distinctive. Les pensions alimentaires sont irrégulièrement ou non versées au mépris de la loi. Les petits boulots, le mi-temps non choisi restent leur avenir professionnel. L’accès aux postes à responsabilité leur sont confié aux compte-gouttes. Et cerise sur le gâteau, elles subissent un harcèlement moral ou sexuelle d'hommes en mal de pouvoir.

En France, l’exploitation sexuelle des femmes représente un « marché » de 3 milliards d’euros. La lutte contre le proxénétisme est dotée de 6 millions d’euros ! Une étudiante sur dix vend son corps… Triste façon d’entrer dans la vie adulte.

Les hommes
La violence ordinaire n’existe pas. Les hommes qui maltraitent les femmes sont responsables de leurs actes à 99,999%. Ce sont des délinquants, quelques situations qu’ils occupent : familiales, économiques, politiques ou religieuse. La justice doit appréhender, instruire, juger, condamner. Que ces individus purgent leur peine comme n’importe quels voyous. Les femmes sont toujours innocentes.

De la morale
Les femmes donnent la vie. Devant ce privilège, le mâle assure avec violence sa filiation. La rondeur d'une paire de sein révèle la faiblesse d'une paire de couille. Cela est insupportable aux misogynes.

Arrêtons de demander aux femmes une féminité mièvre et d'imposer aux hommes la virilité stupide. On nait fille alors on est femme. On nait garçon puis on devient un homme en aimant les hommes et les femmes. Les hommes et les femmes n'ont pas à se dominer, les hommes et les femmes n'ont pas à souffrir de leurs différences. Les hommes et les femmes ne doivent pas vivre côte à côte, ils sont faits pour vivre ensemble.

Mea culpa
Je suis un homme donc illégitime pour défendre la cause féministe. Comme les chats, je fuis devant l’aspirateur. Informaticien, je suis incapable de programmer une machine à laver. Alors mesdames, je soutiens votre combat car vous luttez pour notre humanité.

Je vous embrasse avec humilité, vous et votre cause.

Élisabeth Vigée Le Brun