vendredi 30 septembre 2016

Les murs m’écœurent

Muraille de Chine, Mur d’Hadrien : contre les barbares.
Rideau de fer, Mur de bambous : contre la liberté.
Mur USA-Mexique, Mur de Samarcand : contre les pauvres.
Mur de la honte, Mur de la paix : contre la fraternité.
De tout temps, les états ont érigé des murs prétendus protecteurs, à chaque fois "l’envahisseur" l’a forcé. Notre fameuse ligne Maginot nous le rappelle. Le mur de Berlin n’a pas empêché des tentatives d’effraction quasi suicidaire. Les israéliens subissent toujours des attentats.

Carte des barrières de séparation dans le monde, construites ou en construction source wikipedia
Le mur de Calais
Nous moquons Donald Trump avec son idée de finir le mur à la frontière mexicaine et nous en construisons un à Calais. Le but officiel de cette construction est de protéger l’autoroute. Je me demande l’intérêt d’un tel projet quand le ministre Cazeneuve prévoit de démanteler la jungle. Le coût des travaux s'élève à 2.4 M d’euros. Une telle somme serait vraiment utile pour soulager la souffrance des réfugiés et des calaisiens. Les britanniques payent quelque chose d’inefficace qui défigurera Calais et l’hospitalité du nord.

Les murs construits aujourd’hui ont du sens s'ils contrôlent les frontières. Pour être efficiant, l’édifice doit être bâtit sur hors du territoire d'arrivée. Les anglais l’ont bien compris, la frontière de la Grande Bretagne est à Calais, l’Union Européenne en a créé une en Turquie. Or les vrais pays d’origine (Syrie, Lybie...) sont très perméables.
Alors pourquoi vouloir ce mur ?

Pour avoir bonne conscience en nous aveuglant de la misère quand elle débarque chez nous. Construire un mur est aussi une action visible, le politique dit : « Je fais » et ne résout rien. Quelque chose entre mensonge et mépris pour la dignité humaine. Jamais une barrière ne serait assez haute et large, doté de suffisamment de miradors, de caméras thermiques pour refouler l’envie de la franchir. La nature humaine veut vivre en sécurité, approcher le bonheur, rejoindre sa terre promise.
Je constate avec tristesse que les ténors de la politique française refusent un discours humaniste et cèdent au populisme. Ils caressent la haine dans le sens du poil. Quel fins recherchent nos responsables en humiliants les plus faibles ? Peut-on espérer que notre peuple sera sage plus sages que nos dirigeants ?

Ce mur à Calais sera le symbole de la frontière anglaise dans notre pays mais surtout celle de tous les réfugiés de guerre avec notre démocratie. Quand notre république clive, elle envoie un message d’agressivité. En l’occurrence, elle s’attaque à ceux qui, à bout force, souffrent pour leur liberté et la nôtre. En faisant cela, La France rejoint le clan des oppresseurs et donne raison aux nationalistes. Les murs rassurent alors qu'ils devraient nous terroriser. Heureusement, chaque mur de séparation a sa malfaçon: l'espoir.


Le mur de Planck.
Tous les murs sont laids, nous pourrions bien tous les abattre, sauf un. Dans l'enceinte de ce mur, le temps n’existe pas: le passé, le présent, et le futur forment un seul élément. Le temps est figé. Le mur de Planck est aussi une limite physique, la longueur ultime : la plus petite distance entre deux points de l'univers, 10 puissance −33 cm. C'est plus petit qu'un électron. Même deux corps amoureux ne peuvent pas être aussi proches ! Dire que notre univers tenait dans l’enclos de ce mur juste après le big bang.
Certains murs sont émouvants !



"is there anybody out there ?"
"Y a-t-il quelqu'un là-bas ?"
Pink Floyd - The wall

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