jeudi 9 mars 2017

POUR LES GENS DU VOYAGES




Ces gens -là ne sont pas comme nous !
Oui, nous sommes différents d’eux. Nous sommes tous différents et nous sommes tous des Hommes ; que cela plaise ou non aux hégémonistes. Et oui, ce sont des nomades comme nous sommes des sédentaires. Et nous avons besoins de cela pour nous identifier. De tout temps, ces deux modes de vie opposés se sont craints. Les uns dominants les autres au gré de la puissance économique ou militaire de l’une de ces cultures. La méfiance ancestrales, digne d’Attila et des Huns, nuit à la compréhension de deux styles de vie. Pourtant, les citadins dansent volontiers sur les Gipsy Kings et refusent la proximité de cette même population.

Non aux voleurs de poules !
Oui, ils volent… comme nous. Qui n’a rien oublié au fond de son sac au moment de passer à la caisse ? Toutes les études démontrent que les populations victimes de discriminations basculent plus facilement dans la délinquance. L’honnêteté nous pousse à savoir si nous attribuons aux gens de passage des évènements que nous n’aurions pas remarqués en leur absence. Par ailleurs qui admet que son voisin, son amis, son parent franchissent la ligne jaune de la loi et nous déshonorent ? Personne.

Ce sont des nuisances !
Certes. La nuisance est une question de confort personnel. Car nous sommes tous nomades de temps en temps : au mois d’Aout. Ce moment, nous l’attendons avec une impatience frénétique. Mais l’ancien provincial que je suis trouvait cette migration fort désagréable. En fait, notre égoïsme rejette ces familles.
En enfreignant la loi qui nous oblige à l’accueil, ces personnes éprises de liberté s’imposent à nous. Elles nous font remarquer notre racisme honteux. Comment qualifier le « logement » de ces familles à coté d’une déchèterie du SICTOM ? Coincées entre une autoroute et une ligne de TGV ? Comment reprocher les campements sauvages et ignorer la fureur légitime du paysan perdant sa récolte ?

La sédentarisation
Alors l’idée est de sédentariser ces populations et faire disparaitre une culture au lieu de la protéger. Encore une fois soumettre la minorité à une autre souffrance, comme toujours mutiler au lieu d’admirer l’originalité. Comment imaginer que ce petit nombre mouvant puisse menacer la masse titanesque de notre immobilisme ? Nous voulons qu’ils se transforment en nous mais quand ils s’y essaient, nous les stigmatisons encore plus. La perte de diversité culturel est aussi grave que la perte de biodiversité. Quand nous parlerons tous anglais et mangerons uniquement du MAC DO, nous n’aurons pas avancer pour autant. Préserver la diversité des cultures que nous côtoyons au quotidien revient à sauvegarder la nôtre.

La cour des comptes

Que dit le rapport de la cour des comptes ? Les choses s’améliorent trop lentement. Les régions parisienne et PACA freinent des quatre fer la création des aires dédiées et rend difficile la sédentarisation. Les budgets sont coupés. Les difficultés sont traitées par les communes rurales aux ressources limitées. Le ressentiment de la population s’intensifie. Les efforts consentis alimentent la rancœur et la convoitise. Les préfets rencontrent l’opposition des élus. Ces élus nourrissent facilement un rejet pour des motifs électoraux. Oui, nier les problèmes de cohabitations renforce la haine, refuser de traiter les difficultés avec respect provoque de la confrontation.

L’appel au voyage
Pourtant dans chaque maison en briques se cachent une petite roulotte. Un rêve d’espace, des routes infinies, des montagnes et des plaines à connaitre. Une envie de vivre comme un homme authentique, vrai. Réveillons nos rêves de liberté. Accompagnons ces « gens-là », ces voleurs de poules, cette nuisance passagère et laissons-les prendre la route et se reposer en chemin.


"la bohémienne" Frans Hals  Le Louvre de Paris

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