jeudi 3 août 2017

HEUREUX QUI, COMME ULYSSE, ne part pas en vacances...

Ils partent en Juillet autant qu'au mois d’août.  Nous rêvons tous de rejoindre cette caste privilégiée. Certains économisent toute l'année comme des fourmis pour tout dépenser en quelques jours de prétendue liberté comme de vraies cigales. "Pauvres touristes" à mes yeux, "braves gens" pour ceux qui les exploitent.

Le tourisme 
Les vacances dévorent incidemment notre choix de vie et attaque avidement la tranquillité des "colonisés". Le touriste est un prédateur du plaisir de l'autre. Pas empathie : je paye, j'ai droit, je prends.

Le tourisme est une industrie. Comme tout commerce me diriez-vous ? Pas vraiment. Quand il s'agit d'exploiter une matière, de l'ennoblir pour la rendre plus attractive, le procédé est toujours le même. On construit une usine (généralement, l'usine est moche) ou des bureaux (aussi moches que l'usine) pour que des gens valorisent cette matière. Ce nouveau produit est revendu pour profiter à la communauté. Je décris là un commerce idéal, j'en conviens.
L'idée du tourisme se désintéresse de l'intérêt commun. On construit aussi des usines (hôtels, centre de vacances, généralement, c'est moche) pour accueillir la matière première : le touriste. Pour peu, j'écrirai les gens. Mais non ! Ce sont des touristes. Le touriste est un produit non valorisable et inerte. Totalement inutile à la communauté qu'il parasite pendant deux à trois semaines. Il est là pour se faire balader et laisser son argent là où on lui impose de le dépenser.
La création d'emploi ? Trêve de naïveté ! Tout le monde connait le travail masqué et saisonnier de cette industrie prédatrice.

Pourquoi rester chez vous?
Si vous refusez de partir sur les autoroutes embouteillées, vous devenez un marginal stupide. Si votre condition sociale empêche cette dépense, de bonnes œuvres vous aideront à passer de votre HLM verticale au HLM horizontale des campings. L'obligation au départ est une tyrannie. Et si notre bonheur estival s'épanouissait à la pousse du pied de tomate du jardin, serions-nous moins heureux ?

Cependant, j'en conviens, il faut se reposer et profiter de ce droit. Et Reprendre contact avec sa famille pendant ce repos.
Deux questions s'imposent :
1.       Avons-nous tous besoin de récupérer de notre fatigue de juillet à aout ? Entre Noël et le premier de l'an ? En fait les vacances ne servent pas à se refaire une santé mais à se fatiguer. Ces exigences que nous nous imposons en vacances, nous les refuserions à notre patron... Ce que je comprends.
2.       La famille... Vous partiriez au club Med à Marbella avec votre grand-mère ?

Le but réel du tourisme est de voler notre temps libre alors que le but des vacances serait de nous empêcher de retourner au travail.

Pourquoi partir ?
Pour le voyage. Le voyageur contredit le touriste. Le voyage est une invitation à l'amour. La liberté vous guide avec un bagage léger. Le risque vous accompagne, la confiance s'invite à chaque pas.  Un pas lent, et la rencontre devient possible. Vous retournez à la vie. Avec de la chance, surtout de l'attention, vous découvrirez l'autre. Vous mangerez, boirez, dormirez, respirerez, aimerez comme lui. Cet étranger, si redouté des touristes, mais si proche de vous deviendra votre frère à tout jamais.
Le voyage vaut autant par la destination qu'au chemin pour y arriver et qui sait pour ne plus bouger ? Tous voyageurs rêvent de s'arrêter sur le chemin du retour.
Partez !  Et revenez puisqu'au fond :
Quand reverray-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quell saison
Reverray-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?
Pour conclure 
bien sûr, je pars en vacances... comme tout le monde, comme un touriste...


source : Lyon mag

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