LES ARTISTES SONT LIBRES !

Puisqu'il est question de  traduction...
La chanson Hallelujah de Jeff Beckley est un petit chef d’œuvre. La version la plus connue est donnée par Leonard Cohen. Que nous raconte cette chanson ? Un coup de foudre qui finit aussi vite. Le tout ponctué par "Hallelujah ", "joie" en hébreux, car les histoires d’amour fugitives laissent aussi de beaux souvenirs. Rien de religieux mais des allusions. Une petite chansonnette bien anodine qu’elle soit traduite en français en arabe ou en chinois.

De tout temps, les chansons furent traduites dans toutes les langues de la terre. Libre à nous de préférer Hugues Aufray à Bob Dylan, de regretter que « comme d’habitude » est connu un succès planétaire grâce à « My way ». Nous pouvons trouver ridicule les tubes rock and roll traduit en français. Peu importe, la chanson n’est pas une chose sérieuse, il est bien rare qu’un couplet et son refrain aient changé la face du monde. Les chanteurs de variétés quand ils se produisent cherchent à nous donner du plaisir. Tache déjà suffisamment difficile.

De la liberté d'expression
Mennel Ibtissem est une jeune chanteuse. Elle a connu la célébrité à la télé en y subissant la bêtise de personnes médiatiques. Cette ancienne traduction du Koweïtien Muhamad Al Hussayn est une invitation à la foie. Les critiques contre Mennel sont principalement anti islamique, jamais artistique. Comme si traduire une chanson aux références Hébraïques est sacrilège. Sœur sourire a commis bien pire contre sa religion. Et puis… allons chercher ce qu’a écrit cette jeune femme, alors adolescente écervelée, sur son compte Facebook pour lui faire porter une croix trop lourde pour elle. Alors l’artiste s’agenouille, abandonne sa passion là ou d’autres sont absous de leurs pêchés.

Orselan est un rappeur. Une pétition circule à destination de la ministre de la culture pour que cet artiste rende ses victoires de la musique. Comme si ce chanteur avait reçu ces récompenses de façon illicite. Un peu comme un champion cycliste dopé sur le Tour de France. Mais il est vrai que ceux qui apportent leur suffrage à cette élection sont des abrutis – SIC- Certes, les propos de certains textes sont violents et misogynes ou à prendre au second degré. Mais oublier que le RAP est un art provocateur et insoumis comme l’étaient en son temps le rock, le blues, c’est ne rien comprendre à la création.

Du rôle des artistes
Il est évident que les artistes ont une place particulière dans notre société. A regarder le budget de la culture, j’en conclurai à une non place. Si je regarde une diffusion culturelle à la télé je dois me coucher tard. Aux heures de grande écoute, cette brave ARTE propose deux minutes sur la peinture, 2 minutes bien stupide sous couvert d’humour. Pour la défense de nos institutions, la France est le rare pays où il existe un ministère de la culture différent de celui de la propagande.

Oui, les artistes sont des contestataires. Ils s’engagent toujours car ils racontent notre société à travers le prisme de leur art.
Mennel Ibtissem nous dit que le bilinguisme en France est franco-arabe. Nous devons être fier.
Orselan nous explique que le monde est violent pour les femmes. Nous devons changer cela.
Dieudonné nous décrit l’état de déliquescence de notre communauté et notre tentation communautariste. Nous devons répondre avec la culture.

De la liberté artististique à la notre
Je me suis engagé à écrire ce blog parce qu’en France, dans mon pays, des gens culturellement et religieusement incultes ont fusillé des artistes, des dessinateurs parce que ces créateurs paisibles déplaisaient au moins érudits d’entre nous.
A force d’en appeler à la stupidité populaire, à faire des révérences aux bas esprits, le crime avance vers nous.

Les artistes nous en disent plus sur nous que ce que nous sommes capables d’en entendre. Pour les uns, cela justifie la censure, pour les autres de leur donner encore plus la parole. Quoiqu’il en soit, l’art est toujours dangereux pour l’ordre établi et incompréhensible par les cons.

Mennel Ibtissem source téléstar