mercredi 2 mai 2018

PAS DE VICTOIRE POUR LA DEMOCRATIE

Défendre la démocratie
La démocratie est une idéologie à défendre bec et ongle. Il faut le rappeler sans cesse. Quand les démocraties utilisent la force, c’est qu’elles ont failli ou que leur détermination est insuffisamment crainte.

Je vous rapporte cet échange entre Sarkosy et Poutine pendant l'annexion de la Crimée. Sarkozy fait la morale au président Russe plutôt vertement. Poutine ne bronche pas, attend que ça se calme, que la fatigue du président français l’emporte. Quelle fut la réponse calme et placide de russe : « Tu as raison en tout point, Nicolas. Tu oublies une chose. Si tu m’emmerdes, en 3 semaines, je suis à Paris avec mon armée. » Sarkosy, interloqué, n’a rien répondu au sourire carnassier du dictateur.

En Syrie
Sept ans de guerre en Syrie. Le temps passe vite à l’abris de nos maisons douillettes quand les heures syriennes sous les gaz et les bombes sont une éternité de lutte contre la mort. A l’origine de tout cela : le printemps arabe, un espoir démocratique et de liberté. Une inspiration si proche de nos ambitions de 1789 que notre soutien semblait une évidence. Et puis non, rien. On laisse se noyer nos frères républicains, on abandonne nos amis démocrates aux tortionnaires. Les occidentaux protestent le plus bas possible. La peur que l’attentat nous revienne.

Si nos enfants gardent une idée élevée de la liberté et de la fraternité entre les peuples, leur jugement sera sans appel. Comment justifier ces enfants, ces femmes, ces vieillards, ces hommes morts pour notre confort ? Confort, toutes sommes faites, bien illusoire. Comment justifier notre manque d’engagement pour ceux qui sont notre dernier rempart contre la barbarie ? Bien dangereux ces soldats armés pour défendre la liberté quand, en France, nous bradons nos libertés fondamentales au profit de notre sécurité. Sécurité, toutes sommes faites, bien fragile.

Un soubresaut
La guerre en Syrie est perdue. Bachar El Assad a gagné l’impossible et son régime avec lui. L’Iran, cette théocratie totalitaire, trouve le moyen d’imposer son idéologie au Proche Orient. La démocrature Russe, enfin la néo-dictature Russe redore son blason sur un tas de cadavres. La France veut être l’ami de tout le monde, et à force de l’être avec n’importe qui, elle le sera de personne. Choisir le camp de l’émancipation des peuples, rien de moins, le défendre sont choses justes.

Les USA, le Royaume Uni et la France ont bombardé des sites stratégiques chimiques syriens. Cela ne changera pas le cours de la guerre. La démocratie a perdu. Cela ne dissuadera pas Assad de recommencer mais l’absence de réponse des pays dits civilisés eut été bien pire. Si notre délicatesse à user de la force nous honore, les morts syriens nous condamnent à perpétuité.


Un peu de conscience
En Syrie, le niveau d’abomination n’a jamais été égalé depuis la guerre du Vietnam. Le combat n’est pas le même, par contre la férocité des agresseurs restent identique voir empire. La guerre succède à la paix. Dès qu’un conflit s’arrête, le monde s’embrasse à un autre endroit. Ainsi vont les choses.
Quant à notre capacité d’indignation qui faisait descendre des milliers de personnes dans la rue, il subsiste une maigre file indienne de conscience. Merci à eux.


source : BFMtv

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